La fête réussie

Dans l’optique de préparer le deuxième colloque d’Adrénaline (pour plus d’informations, consultez le site de l’association Adrénaline), l’équipe de Jeudevi a mené une enquête sur la « fête réussie ».

 Objectifs :

  • Comprendre le vécu des populations lors des pratiques festives
  • Recueillir une parole spontanée à travers de nombreuses questions ouvertes
  • Observer les écarts entre les âges, les genres, les origines culturelles, les niveaux de revenus…
  • Comprendre les relations sociales autour des fêtes
  • Décrypter le vécu émotionnel autour des fêtes et les facteurs de régulation des excès

Hypothèses :

  • Banalisation de l’esprit festif et perte du caractère exceptionnel de la rencontre festive qui, du coup, devient un simple moment de loisirs…
  • La fête se vide de son contenu social (cérémonie, alliances, visibilité) au profit d’un contenu plus corporel (liesse, émotions, ingestion)
  • L’ivresse excessive est un refuge contre l’ennui ; il y a moins d’ivresse excessive quand la soirée a un contenu fort.
  • Les jeunes boivent plus pour se désinhiber et aller vers l’autre sexe

L’échantillon de notre enquête par questionnaire

  • 919 personnes interrogées : 604 par un 1questionnaire exploratoire axé sur les plus jeunes et 315 par un second, plus fermé, axé sur les plus âgés
  • Une légère surreprésentation des femmes : 501 (55%)
  • Des âges diversifiés : 192 mineurs (21%), 224 personnes de 18-24 ans (24%) et 339 personnes de plus de 30 ans (37%)
  • Près d’une personne sur deux est célibataire (432 réponses) et une sur six est mariée (140 réponses)
  • Une personne sur deux est d’origine bretonne (473 réponses) et une sur dix a des origines extra-européennes (86 réponses)
  • Presque autant de salariés que d’étudiants/lycéens
  • Une personne sur quatre a des revenus inférieurs à 500€ (182 réponses) et près d’une sur cinq a des revenus supérieurs à 2000€ (123 réponses)

Quelques éléments de conclusion

Des analogies avec la base IREB 2007 :

  • 94% des jeunes pensent qu’il faut profiter de la vie maintenant. Peu d’écart significatif selon le genre et l’âge.
  • 49% préfèrent passer une soirée calme à la maison plutôt que de sortir. Plutôt des filles. Les 17 -20 ans sont le moins d’accord avec cette idée.
  • 80 % des personnes désignent un capitaine de soirée systématiquement ou souvent
  • 10 % des garçons et 5 % des filles pensent que les lois et règlements ne sont pas importants
  • 6% des personnes ayant déjà bu se sont blessées après avoir bu au cours de l’année passée

Conclusions sur le vécu social :

  • Le triptyque Amis – Musique – Ivresse, puis la célébration et la rencontre
  • Importance de la mixité des genres pour les populations, notamment ados
  • Le statut matrimonial a peu d’influence
  • Plutôt pour soi et pas pour la communauté
  • Attractivité des espaces privés
  • Pas d’occasion particulière, rester dans le réel
  • « Publicisation » et maintien des contacts (25 % via les TIC)
  • L’ennui est la menace N° 1, puis celui des excès, des violences, des atteintes à autrui
  • Une ambiance urbaine où l’on rencontre, on garde des liens, on sort n’importe quand
  • Un pic des espaces publics à 18 24 ans, un pic des bars et concerts à 25 29 ans
  • Une ambiance plus cérémonielle, entre soi, pour célébrer des passages
  • Les anniversaires, les mariages, les diplômes, les vacances concernent tout un chacun
  • Importance de la convivialité, de l’échange, du partage, de la proximité

Conclusions sur les facteurs de régulation :

  • Peu de liesse, d’exaltation dans les réponses
  • Recherche de lien et de proximité
  • L’entre soi, les célébrations sont des espaces – temps moins fréquents et plus régulés
  • Se poser soi et poser l’autre est un gage de protection
  • La gente féminine est gage de protection
  • On a moins d’interdits à 18 24 ans (comparé aux mineurs et aux plus âgés), et un pic de fréquentation des espaces publics
  • L’oubli du quotidien, la rupture pour 20 %, surtout les 18 24 ans et les plus de 30 ans
  • L’excès pour 6 à 15 % – nécessité de dissocier les profils de fêtards pour adapter prévention et RDR
  • Les mineurs dansent plus, boivent moins souvent de l’alcool, dévalorisent les excès
  • Nécessité de croiser une approche publique qui associe prévention et réduction des risques + culture + sécurité

Appropriation sociale des recherches :

  • Coopération avec la région Bretagne et l’association adrénaline, « Pour une meilleure gestion publique de la fête », dans le cadre d’un dispositif ASOSC
  • Liens avec les élus et administratifs de Rennes, Nantes, du Finistère, sur la réduction des risques et les politiques de promotion de la santé
  • Contribution aux travaux de la plateforme nationale des cafés cultures (emploi d’artistes, statut de musicien amateur)
  • Contribution au groupe interministériel sur « évènements festifs organisés par les jeunes »
  • Contribution à la réflexion du CIRDD (OFDT, ORSB, universités)
  • Colloque Villes festivalières, Bourges, avril 2011
  • Colloque ANPAA et ville de Rennes, décembre 2011

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