Daphné III – Le transfert de critères de qualité dans les pratiques d’accompagnement des jeunes désignés violents

Du mois de décembre 2009 à juin 2010, sur la base des résultats du projet Daphné II, le projet Daphné III visait plus particulièrement à perfectionner les recommandations issues du précédent programme de recherche, à en évaluer la faisabilité et en expérimenter la mise en œuvre.
Dans la dynamique des objectifs du projet commun Daphné III, nous avons cherché à favoriser le passage d’un discours professionnel fondé sur l’expression de « valeurs » à un langage technique commun référé aux recommandations de « bonnes pratiques ». En France, c’est une approche qui reste, aujourd’hui encore, très novatrice. La culture professionnelle des praticiens de l’intervention sociale accorde traditionnellement peu de place à cette dimension du travail prescrit. Il nous a donc fallu composer avec les interrogations légitimes des professionnels engagés dans nos différents groupes de travail.

Notre stratégie de recrutement des professionnels, pour constituer les différents groupes de travail du projet Daphné III, s’est amplement adossée sur ces acquis des activités respectives de Jeudevi et d’Askoria (ex-IRTS de Bretagne, notre partenaire dans ce projet). Elle répondait à quelques principes généraux communs : la mobilisation de nos réseaux professionnels et la présentation de notre projet dans des cycles de conférences. Passés les premiers contacts, nous avons rapidement décidé de déployer notre activité de recherche et de développement sur deux départements bretons : le Finistère et l’Ille-et-Vilaine.

Nous avons constitué deux groupes dans le Finistère et quatre en Ille-et-Vilaine, soient un total de six groupes sur le territoire breton. Dès le début du projet Daphné, nous avons associé les professionnels et fortement valorisé notre démarche de co-construction. Nous avons également été guidés par le souci de diversifier, autant que possible et en fonction des opportunités, notre expérience d’implémentation des « recommandations de bonnes pratiques » dans le champ de la protection de l’enfance en Bretagne.

Au terme de ce projet, nous entendons continuer la diffusion et le développement des critères de qualité dans l’accompagnement des jeunes désignés violents. Nous avons effectivement constitué un réseau de professionnels qui, sensibilisés à notre démarche de recherche et développement, reste en attentes de nouvelles initiatives. Ces nouvelles perspectives peuvent se décliner autour de deux orientations majeures. D’une part, nous entendons produire des documents écrits permettant d’opérationnaliser les critères de qualité. En ce sens, nous avons retenu plusieurs axes thématiques que nous pouvons décliner de la manière suivante :

– L’évaluation des risques de conduites violentes chez les jeunes
– La construction identitaire et le développement de l’enfant
– La continuité de projet et de personnes dans l’accompagnement des jeunes désignés violents (gérer les décalages entre le temps des jeunes, de leur famille, des professionnels et de leur service et… celui des organismes de tutelles)
– La participation des familles (exemple : participation mais à quelles conditions dans les synthèses ?)
– Les coopérations institutionnelles (Protocoles, régulation des pratiques sur la base du protocole, etc.)
– L’approfondissement d’attitudes éducatives entre écoute et autorité
– L’arrêt des conduites violentes des jeunes (aider le jeune à traiter ses conduites violentes).

D’autre part, à la demande certains professionnels et de leur service, nous allons constituer de nouveaux groupes de réflexion afin de poursuivre le travail déjà engagé.

Téléchargez le rapport complet de cette recherche.

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